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Ikram El Abied : une élève de l’école Lucille-Teasdale déléguée à une conférence de l’ONU

Élève de 5e secondaire de l’école internationale Lucille-Teasdale de Brossard, Ikram El Abied est une habituée des projets et des engagements multiples. Présidente de son année à l’école, membre du conseil environnemental de la ville de Brossard, elle aime la politique et elle a soif d’en faire plus.

Ikram n’avait pas un portrait complet de ce qui l’attendait lorsqu’elle a vu l’annonce de la conférence Change the World Model UN (CWMUN), une simulation de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour les jeunes, qui se déroulait du 21 au 23 novembre 2023 à Abu Dhabi : « À la recherche d’un(e) élève pour participer à une conférence de l’ONU avec plus de 800 jeunes du monde entier aux Émirats arabes unis. Frais de conférence payés et bourse de 1500 $ offerte. »

 

Une grande préparation

Afin de participer à cette conférence, elle a dû préparer un dossier de candidature en anglais ; réussir une entrevue et un examen de sélection ; suivre une formation en ligne pendant trois mois ; travailler à temps partiel pour payer un billet d’avion de plus de 2000 $ ; voyager seul à plus de 10 000 km d’ici ; participer intensivement à des équipes de travail avec des jeunes de toutes les cultures ; s’absenter de l’école durant 10 jours ; reprendre l’école dès son retour, avec 8 h de décalage horaire, en respectant les exigences scolaires habituelles ; et… surtout réussir à convaincre sa mère de la laisser partir.

Pour écrire sa lettre de motivation, préparer son entrevue virtuelle devant un comité à l’autre bout du monde et rédiger un texte sur un sujet qui lui a été assigné lors de l’entrevue, elle peut compter sur les conseils de son enseignant d’anglais. Quelques semaines après ces étapes de sélection, la nouvelle tombe : elle est choisie ! Reste alors à convaincre ses parents, à qui elle n’avait pas parlé du projet… Comment a-t-elle fait ? « Honnêtement, je n’en ai aucune idée ! Il y a eu beaucoup, beaucoup de tergiversations… Mais finalement, ils ont accepté. »

Il faut dire que les conférences CWMUN sont très bien organisées. Elles mobilisent des jeunes des niveaux secondaire, collégial et universitaire du monde entier dans un cadre très structuré, depuis plusieurs années. Les participants sont amenés à y jouer le rôle de délégués de l’un des 193 pays membres de l’ONU. En novembre dernier, Ikram devenait donc membre de la délégation du Yémen dans un forum consacré à la transition énergétique mondiale… juste avant une vraie conférence de l’ONU sur les changements climatiques — la COP28 — qui commençait la semaine suivante dans la ville voisine de Dubaï.

Avant de partir, il lui fallait acquérir les compétences clés pour jouer pleinement son rôle de déléguée. Parmi les thèmes des sessions de formation préparatoire virtuelles, qui ont souvent lieu tôt le matin, avant l’école : le rôle des diplomates, le travail en équipe en contexte international et les communications interculturelles.

Ikram estime que le plus exigeant a été de préparer un rapport sur le pays qu’elle devait représenter et dont elle est devenue une quasi-spécialiste en quelques mois : « ce n’était pas simple, car bien que le thème de la transition énergétique soit de la plus grande importance, le Yémen est actuellement en guerre et ses préoccupations sont ailleurs. J’ai vraiment fait une grosse recherche là-dessus, j’ai beaucoup lu, j’ai regardé des documentaires, j’ai écrit plein de pages. J’ai fait appel à mes enseignants, surtout à celui du cours Connaissance du monde contemporain (CMC). Je lui ai posé des tas de questions, il a même fait des commentaires sur mon projet de rapport. »

 

Une expérience enrichissante

L’un des apprentissages de la conférence a été d’apprendre à collaborer avec des jeunes de partout dans le monde, souvent plus âgés qu’elle. Le contexte pouvait être intimidant, car elle se retrouvait avec des étudiants très sérieux, parfois des grandes universités comme Oxford, Harvard ou la Sorbonne.

Ikram s’est dite très impressionnée par la performance des délégués : « les gens ne font pas qu’assister aux rencontres, il y a beaucoup de travail à l’extérieur. Il faut s’imaginer des centaines d’élèves assis dans les corridors avec leurs laptpops, en train de travailler en équipes. »

Même si elle pense qu’il y avait des gens mieux à même de bien faire durant la conférence, parce qu’ils proviennent d’universités prestigieuses ou qu’ils ont plus d’expérience, « c’est vraiment la préparation qui permet de leur tenir tête, de montrer que tu as une bonne connaissance du dossier. Certaines de ces personnes étaient d’ailleurs peu préparées, un peu désinvoltes. Je me suis rendu compte que c’est parce que je me suis préparée à fond que j’ai réussi à me sentir solide face à eux.

À la question de savoir si son parcours international de l’école Lucille-Teasdale l’a aidée durant la conférence, elle répond qu’il lui a permis de vraiment bien se développer ces cinq dernières années : « je comprends mieux le monde grâce aux cours et à certaines initiatives. Mon enseignant de philosophie, il fait par exemple ce qu’on appelle des “minutes d’actualité”. Je trouve que c’est vraiment l’un des trucs les mieux faits à l’école. On est capable de parler, puis il y a toujours beaucoup de questions et de débats. On pousse vraiment la connaissance du monde plus loin. »

L’expérience et les rencontres faites à la conférence l’ont marquée : « je me suis fait beaucoup d’amis. On sentait beaucoup de complicité dans les équipes. En plus, je me suis fait inviter partout : en France, en Australie…. mais je crois que cette année, je vais me calmer un peu. »

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