La bibliothèque de semences, une collaboration CSS Marie-Victorin

La mission de l’école québécoise d’instruire, socialiser et qualifier, combinée aux 17 objectifs du développement durable de l’Organisation des Nations unies (ONU) permettent d’offrir des balises pour suivre les traces du Frère Marie-Victorin. Né Conrad Kirouac, ce visionnaire ambitieux a laissé à notre société, en plus du Jardin Botanique de Montréal, un bagage riche en données botaniques. Son œuvre perdure dans le temps car elle suscite la curiosité, la collaboration et la créativité. C’est dans cet objectif de pérennité et afin de poursuivre son œuvre que le projet de bibliothèque de semences évolue depuis le début.

À l’été 2021, la Direction de l’urbanisme de la Ville de Brossard invitait ses citoyens à soumettre des projets favorisant un environnement sain. Un projet de bibliothèque de semences a donc pris naissance au sein du service des ressources éducatives du CSS Marie-Victorin. La collaboration entre un bibliothécaire et une conseillère pédagogique en science et technologie a favorisé la remise d’un dossier de candidature complet et concis. L’évaluation du dossier par un comité d’experts et l’approbation des élu.es nous ont permis d’obtenir une subvention pour lancer le projet-pilote.

Dès le départ, c’est dans un esprit de collaboration multidisciplinaire que le développement de la bibliothèque de semences a commencé à se déployer.

Qu’est-ce qu’une bibliothèque de semences?

Basée sur le concept de gratuité, de biens communs et d’échange de savoirs des bibliothèques, l’idée est de rendre disponible une collection diversifiée de semences pour la création de projets environnementaux adaptés au milieu. À titre d’exemple, non exhaustif et à petite échelle, notons l’emprunt des semences pour les utiliser lors d’une expérience scientifique ou d’activités de petites pousses. À plus grande échelle, elles peuvent s’utiliser dans un jardin scolaire, une serre hydroponique et une serre automatisée.  Dans une bibliothèque, le retour doit être effectué afin d’assurer le bien commun. Toutefois, le retour de la même semence est impossible dans ce contexte. C’est lors de la récolte qu’une partie des graines est retournée pour recommencer le cycle l’année suivante et ce à l’infini.

L’impact de la bibliothèque de semences est immense car, en plus de répondre aux objectifs du Programme de formation de l’école québécoise,  elle favorise la collaboration et la réalisation de projets interdisciplinaires. Elle fait aussi la promotion de la littératie alimentaire et cible particulièrement les apprentissages en science et en mathématique du cursus scolaire.

De façon organique et naturelle, l’engagement devient contagieux. En discutant avec les différentes personnes intéressées au projet, un enthousiasme s’est éveillé et les idées de collaborations se sont multipliées. C’est ainsi que le Centre d’éducation aux adultes Lemoyne D’Iberville a pris en charge la gestion et la distribution des semences via une bibliothèque de semences principale. L’équipe rigoureuse des élèves de Sylvain Brunet a ainsi créé un inventaire et un système pour préparer et envoyer les commandes de semences aux différentes écoles participantes du projet-pilote. Le bénévole de leur fab-lab, David Auger, a même conçu un séchoir à semences en utilisant une imprimante 3D et un ventilateur d’ordinateur récupéré.

L’école primaire Georges-P.-Vanier et l’école secondaire Lucille-Teasdale ont entre autres bénéficié de ces semences pour leur projet de jardinage. Les élèves de 4^e année de l’école Georges-P.-Vanier ont découvert différentes semences et se sont initiés au jardinage; le tout orchestré par leurs enseignantes dynamiques Sabina Simard, Andreea Kristof, Nancy Villemaire, Maryse Trudeau et Victoria Landry. Semis, serre hydroponique, découverte des semences et des papillons pollinisateurs… que de sourires d’enfants émerveillés.

Le comité vert de l’école internationale Lucille-Teasdale composé d’élèves du 1^er cycle, sous la responsabilité de l’enseignant Martin Robillard, travaille en collaboration en s’occupant de leurs bacs à jardin. Quelques jeunes ont même conçu une bibliothèque de semences pour les projets botaniques de l’école.

Afin d’initier les jeunes à la permaculture et de préparer le sol convenablement, l’enseignant Stéphane Beaudoin et le directeur adjoint David Richard du Centre de formation professionnelle Pierre-Dupuy ont collaboré au projet en fabriquant une grelinette.

Plusieurs autres projets de botanique sont bien vivants au CSS Marie-Victorin. Notamment, le potager intérieur de la classe de Caroline Filiatreault de l’école Christ-Roi, qui ne manque pas d’attention!

Le partenariat avec les municipalités, quelques organismes environnementaux et le soutien interne au CSS Marie-Victorin offrent tous les éléments pour que les projets de jardinage scolaire voient le jour et aient du succès! Alors, sortez vos pelles et invitez les élèves à jardiner!