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Les bienfaits de la culture et des arts

Le ministre de l’Éducation du Québec a annoncé, en janvier dernier, que les élèves pourront à nouveau prendre part à des activités culturelles dans leur école, en collaboration avec leurs organismes partenaires, à condition que cela puisse se faire dans le respect des consignes sanitaires en vigueur.

« Ce nouveau développement nous remplit de bonheur, car il nous permet de réactiver notre programmation culturelle par l’ajout d’activités diversifiées, » commente Dominique Pissard, conseillère pédagogique, arts, développement culturel et interculturel, au Centre de services scolaire Marie-Victorin (CSS Marie-Victorin). « Apprendre aux enfants à lire et à compter n’est pas la seule fonction de l’école », insiste-t-elle. « La culture leur permet de développer leur sens critique et leur capacité d’argumenter, en encourageant leur ouverture sur le monde. »

Une étude de la firme Hill Stratégies Recherche inc. démontre que la culture a des effets bénéfiques pour la santé et le bien-être des participants, qui se disent beaucoup plus souvent « en très bonne ou excellente santé physique et mentale, moins stressés, moins pris dans une routine, et très satisfaits de leur vie. »

« Notre intention pédagogique est de faire vivre à nos jeunes une expérience culturelle signifiante », explique Dominique Pissard. « Les faire participer à des activités en présentiel change tout, car l’émotion n’est pas la même, et leur ressenti peut les inciter à vouloir revivre l’expérience par la suite. »

Les effets positifs de l’art sur la santé

Une étude de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) met en évidence que la pratique de l’art peut elle aussi être bénéfique pour la santé physique et mentale :

  • La création artistique aiderait à combler un vide et améliorait les connexions cérébrales en poussant l’artiste à dépasser sa tristesse, ce qui réduirait considérablement son stress et augmenterait sa concentration ;
  • La musique réduirait le stress et stimulerait les fonctions cognitives, tandis que jouer d’un instrument renforcerait les connexions cérébrales ;
  • Chanter améliorerait l’attention, la mémoire épisodique et certaines fonctions exécutives ;
  • Danser développerait la motricité et permettrait de travailler l’équilibre, la mobilité, le rythme, la mémoire et l’attention.

« Faire entrer l’art dans la vie d’une personne par le biais d’activités telles que la danse, le chant ou la fréquentation de musées et de concerts lui donne une clé supplémentaire pour améliorer sa santé physique et mentale », explique la Dre Piroska Östlin, directrice régionale de l’OMS pour l’Europe. « L’art réduit le stress, améliore la confiance en soi, et possède plusieurs vertus thérapeutiques. »

Retombées positives dans nos écoles

Pour Élaine Boily, professeur d’arts plastiques et médiatiques, de même qu’ambassadrice culturelle de l’école secondaire Saint-Jean-Baptiste, les avantages de la culture et de l’art dans la vie des élèves sont devenus une évidence, surtout en temps de pandémie. Cette année, la petite école de quelque 350 élèves a rejoint le réseau Hémisphères, un regroupement d’établissements scolaires qui valorisent la culture. Ce projet pilote de Culture pour tous, créé en collaboration avec le ministère de la Culture et des Communications, permet d’explorer différentes manières d’intégrer les arts et la culture au quotidien des élèves.

« Notre équipe-école est très fière de faire partie de ce réseau de 21 maisons d’enseignement provenant de dix régions du Québec. La collaboration entre les écoles et l’équipe de gestion d’Hémisphères, de même que l’apport de chercheurs des facultés en éducation des universités du Québec (Montréal et Trois-Rivières), de Montréal et Laval permettent de jumeler des savoirs théoriques aux savoirs pratiques des membres du réseau, afin d’explorer des façons inédites et novatrices d’intégrer la culture à leurs actions. »

Le réseau s’appuie sur quatre grands axes : découverte, créativité, pluralisme et communauté. La culture y est valorisée au sens large, touchant à la littérature, à la peinture, au théâtre et à la danse, mais aussi au patrimoine, à l’histoire, aux langues ainsi qu’aux savoirs scientifiques et numériques.

Le programme LCC (langues, culture et communication) permet quant à lui d’enrichir les contenus culturels de l’école, qui offre des activités supplémentaires en espagnol, en anglais enrichi, en arts plastiques, dramatiques et médiatiques, ainsi qu’en journalisme et en radio.

Beaucoup de projets interdisciplinaires favorisent le maillage de techniques complémentaires, chacune étant mise à contribution pour un même projet. C’est ainsi qu’une visite des bâtiments patrimoniaux du Vieux-Longueuil a permis aux élèves de développer des contenus spécifiques sur un même sujet, mais développés dans plusieurs disciplines simultanément (recherche historique, présentation orale en anglais et montage vidéo), réunies dans une même baladodiffusion.

La culture et les arts, on en mange !

Une fois par semaine, les élèves de l’école secondaire Saint-Jean-Baptiste prennent leur dîner au gymnase, où des artistes leur proposent des prestations et des activités culturelles ou artistiques de diverses natures : spectacles musicaux avec un disc-jockey, radio étudiante, concerts de violon, mariachis, percussion corporelle, gumboots et hip-hop, ateliers de percussion, animation de radio avec Rouge FM. La bibliothèque organise pour sa part des clubs de lecture, de tricot et de manga, un concours Génies en herbe et des joutes oratoires. Et le tout se déroule dans le plus grand respect des règles sanitaires en vigueur. C’est ainsi que les élèves peuvent dîner au gymnase une fois par semaine, un niveau à la fois : secondaire 1 le lundi, secondaire 2 le mardi, secondaire 3 le mercredi, secondaire 4 le jeudi et secondaire 5 le vendredi). Les tables sont distancées les unes des autres, et les élèves s’y assoient par bulles-classes.

« L’activité peinture sur toile fait plaisir aux jeunes, qui sont contents de voir leurs tableaux affichés sur les murs de l’école », commente Elaine Boily. « On en parle aussi dans le journal étudiant et à la radio de l’école. Un élève particulièrement talentueux est même devenu le caricaturiste du journal, et ses œuvres ont donné l’envie à ses collègues de présenter eux aussi leurs dessins. »

Politique culturelle

Le CSS Marie-Victorin s’est doté, en 2019, d’une politique culturelle qui lui permet de « valoriser et promouvoir nos activités, et de faire ainsi rayonner l’extraordinaire richesse culturelle dont nous sommes créateurs »,  peut-on y lire en introduction.

« Agir en tant que professionnelle ou professionnel héritier, critique et interprète d’objets de savoirs ou de culture dans l’exercice de ses fonctions »  est la première des douze compétences de l’enseignant, tel qu’établies par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec », souligne Dominique Pissard. « On peut en conclure que notre rôle de passeur culturel est essentiel à la bonne éducation de nos enfants. »

 

Références :

1)      Hill Stratégies Recherche inc. (2021) : La participation culturelle, la santé et le bien-être des Canadiens et des Canadiennes. Kelly Hill.

2)      OMS/Europe/Réseau des bases factuelles en santé (2019) : Quelles sont les bases factuelles sur le rôle des arts dans l’amélioration de la santé et du bien-être ? Une étude exploratoire. Daisy Fancourt et Saoirse Fin.

3)      Gouvernement du Québec/ministère de l’Éducation (2001) : La formation à l’enseignement. Les orientations. Les compétences professionnelles. Marielle Anne Martinet, Danielle Raymond et Clermont Gauthier.

4)      Centre de services scolaire Marie-Victorin (2019) : Politique culturelle. Auteurs non mentionnés – comités culturel, culturel consultatif et de rédaction, service des ressources éducatives, et conseil des commissaires.

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