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L’activité physique à l’école en contexte de pandémie

Les effets positifs de l’activité physique sur la santé mentale ont été démontrés depuis belle lurette, mais son intégration au quotidien des élèves n’est pas chose facile en temps de pandémie. La solution ? Aller jouer dehors.

Une étude du comité scientifique de Kino-Québec confirme que l’activité physique améliore l’humeur et réduit les effets du stress, de l’anxiété et de la dépression : « En plus d’être une forme de divertissement, les activités physiques et sportives ont des effets salutaires sur la condition physique, la santé physique et mentale ainsi que sur la réussite scolaire. De plus, elles sont associées à la persévérance scolaire et à d’importants facteurs liés au bien-être et à la qualité de vie, notamment les compétences sociales et relationnelles. » 1

Adopter une pratique régulière d’activité physique représente donc un défi de choix afin de soutenir le moral des jeunes en ces temps difficiles de lutte au coronavirus, mais comment peut-on pratiquer un sport en portant un masque et en maintenant une distance de deux mètres ? Nous avons posé la question à des spécialistes.

« L’enseignement des cours d’éducation physique à l’extérieur représente notre meilleure option pour permettre aux élèves de bouger de façon sécuritaire, car bien que le port du masque y soit obligatoire pour certains niveaux, la distanciation sociale n’y est pas requise, » explique Yves Latour, conseiller pédagogique en éducation physique et à la santé, au Centre de services scolaire Marie-Victorin. « En organisant les activités physiques en dehors des murs de l’école, on donne aux jeunes la possibilité de demeurer actifs tout en prenant l’air. »

Sport et mesures sanitaires, un mariage de raison

Lavage des mains avant de sortir et de rentrer, port du masque obligatoire, maintien des bulles classes lors des activités physiques intérieures et extérieures, désinfection du matériel après usage… les contraintes peuvent être lourdes en temps de pandémie. Le port du masque et la distanciation sociale demeurent obligatoires en tout temps au secondaire, c’est pourquoi les activités intérieures s’y limitent souvent à des exercices techniques (drills).

« Les professeurs d’éducation physique ont tendance à planifier leurs moyens d’action en fonction des mesures sanitaires en vigueur, » observe Yves Latour. « Ils évitent les activités qui requièrent l’utilisation de matelas de sol par exemple, car c’est beaucoup plus long de les désinfecter après usage. »

Les activités de mobilité ou de locomotion sans contacts sont donc privilégiées, mais les enseignants parviennent tout de même à enseigner les trois compétences au programme de formation :

  1. Agir ;
  2. Interagir ;
  3. Adopter un mode de vie sain (compétence mise de l’avant pendant la pandémie).

« On apprécie beaucoup que les cours d’éducation physique soient maintenus, parce que c’est bon pour la santé physique et mentale des jeunes, » souligne Yves Latour. « Nous n’atteignons pas toujours notre cible de 60 minutes par jour, mais nous réussissons tout de même à les maintenir actifs. »

La nécessité est la mère de l’invention

Certaines écoles s’adaptent mieux que d’autres lorsqu’il s’agit de maintenir l’éducation physique malgré la pandémie. C’est le cas à l’école Mille-Sports, un des rares établissements scolaires à vocation sportive au Québec, où on continue de faire au moins 80 minutes d’activité physique par jour.

« Toutes nos journées débutent avec 20 minutes d’activité physique à l’extérieur, » se réjouit Francis Lemieux, enseignant d’éducation physique et coordonnateur de la vocation sportive à l’école Mille-Sports. « Ça commence bien la journée, les jeunes adorent ! Ils sont mieux disposés à écouter une fois de retour en classe, et nous faisons le pari que cela aura un impact significatif sur les résultats scolaires. »

Les activités intérieures faisant l’objet de plus de contraintes sanitaires, la Fédération des éducateurs et éducatrices physiques enseignants du Québec (FEEPEQ) a fortement conseillé à ses membres de préconiser les activités extérieures. L’utilisation des installations du parc municipal permet à l’école d’offrir une variété d’activités de plein air comme le patin, la raquette, le vélo, la randonnée, la glissade.

C’est ainsi que Francis maximise les cours à l’air frais : « Les jeunes passent beaucoup plus de temps devant leurs écrans à cause du confinement. C’est donc d’autant plus profitable que les activités normalement pratiquées à l’intérieur aient maintenant lieu à l’extérieur, et les parents apprécient… »

À l’école Mille-Sports, on a subdivisé la cour de récréation en 14 zones exclusives, une pour chaque groupe-classe. Seule la butte de glisse est accessible à tous les groupes, mais elle est fréquentée par un groupe-classe à la fois. On peut ainsi maximiser l’utilisation de la cour tout en respectant les règles sanitaires en vigueur. L’horaire permet aux enseignants d’optimiser l’activité physique chaque semaine, une responsabilité partagée par l’équipe-école.

Les écoles sont le seul endroit où les jeunes peuvent pratiquer un sport à l’heure actuelle. Les efforts du personnel, afin d’y maintenir l’activité physique au quotidien, font partie des moyens privilégiés pour préserver la santé des jeunes, en ces temps difficiles.

 

Référence :

1 : Kino-Québec (2011) L’Activité physique, le sport et les jeunes – Savoir et agir. Avis du Comité scientifique de Kino-Québec. Gouvernement du Québec, ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport.

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