Portrait de l’éducation et de l’évolution de la clientèle scolaire
Évolution de la clientèle scolaire
Selon les données publiées en janvier 2018 par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES), les effectifs scolaires de notre clientèle au secteur jeune connaîtront une forte augmentation dans les prochaines années. Cette hausse de clientèle sera plus accentuée au primaire jusqu’en 2031. Au secondaire, une hausse constante et tout de même assez significative devrait également se poursuivre jusqu’en 2028. Il s’agira d’accueillir dans nos écoles, au moins jusqu’en 2022, près de mille élèves de plus par année dont la majorité seront issus de l’immigration et n’auront pas le français comme langue maternelle.
Au secteur jeune, le nombre d’inscriptions à la CSMV dans les cinq dernières années n’a cessé de croître, passant de 29 726 élèves en 2013-2014 à près de 36 600 élèves pour l’année scolaire 2017-2018. Cependant, cette tendance ne se reflète pas au secteur de la formation professionnelle et de l’éducation des adultes, où le nombre d’élèves en équivalents temps plein (ETP) est en diminution durant la même période.
De manière récurrente au fil des ans, 97 % des enfants de cinq ans sur le territoire fréquentent les classes de maternelle de la CSMV.
Autre fait important à souligner depuis 2013 : l’augmentation de la rétention des élèves dans nos écoles secondaires lors du passage primaire-secondaire. En effet, dans le cadre des objectifs visés par le plan stratégique 2013-2018 de la Commission scolaire Marie-Victorin, des mesures furent mises en place pour offrir une variété de nouveaux programmes pédagogiques particuliers aux jeunes du secondaire afin de leur proposer davantage d’avenues motivantes et stimulantes au sein du réseau d’éducation publique sur notre territoire. Ainsi, alors qu’en septembre 2013 il y avait 67,73 % des élèves de 6e année qui continuaient leur scolarisation dans les écoles secondaires de la CSMV contre 32,27 % qui passaient au réseau d’éducation privée, en septembre 2017 c’était 71,49 % qui restaient à la CSMV contre 28,51 % qui quittaient pour les écoles privées, nombreuses sur le territoire. Cela représente, depuis 2013, près de 200 élèves de plus au secondaire pour notre organisation. Les efforts de consolidation et d’amélioration continue de ces programmes pédagogiques particuliers sont donc à poursuivre, car nous souhaitons minimalement maintenir, sinon augmenter le pourcentage d’élèves qui demeurent dans les écoles secondaires de la CSMV après leur scolarisation au préscolaire et au primaire. Quant au secteur de la formation professionnelle et de l’éducation des adultes, nous remarquons un plus grand nombre d’inscriptions de personnes en provenance d’autres commissions scolaires comparativement à celles provenant de notre territoire. Des mesures supplémentaires de valorisation et d’information pour présenter nos divers programmes sont envisagées, entre autres auprès des élèves des écoles primaires et secondaires de la CSMV et de leurs parents. Notons que le taux de chômage bas des derniers mois ne contribue pas à ramener les jeunes adultes décrocheurs aux études.
Profil socioéconomique de la clientèle
Les données relatives à la défavorisation sont calculées à l’aide de deux variables : l’indice du seuil de faible revenu (ISFR) et l’indice de milieu socio-économique (IMSE).
L’indice du seuil de faible revenu correspond à la proportion des familles avec enfants dont le revenu est situé près ou sous le seuil de faible revenu. À la CSMV, nous retrouvons 33 écoles primaires (il y en avait 28 en 2012-2013) et 11 écoles secondaires (il y en avait huit en 2012-2013) qui présentent un ISFR élevé, de 8, 9 ou 10.
L’indice de milieu socio-économique est constitué de la proportion des familles avec enfants dont la mère n’a pas de diplôme, de certificat ni de grade ainsi que des ménages dont les parents sont inactifs (sans emploi). Nous comptons 15 écoles primaires (il y en a une de plus qu’en 2012-2013) et trois écoles secondaires (il y en avait cinq en 2012-2013) à la CSMV qui présentent un IMSE de 8, 9 ou 10. Cet indice est utilisé pour orienter la répartition des ressources entre les écoles au secteur jeune. Mentionnons que pour l’année scolaire 2017-2018, la CSMV comptait 55 établissements au primaire dont quatre écoles spécialisées et 12 écoles au secondaire dont trois écoles spécialisées.
Les écoles d’IMSE 8, 9 ou 10 sont celles où se trouvent les plus fortes proportions d’élèves provenant d’un milieu défavorisé. Les chiffres du tableau suivant proviennent des Règles d’allocations budgétaires de la CSMV des années 2013-2014 à 2018-2019.
Les données relatives à la défavorisation en milieu scolaire sont calculées à l’aide de deux variables : l’indice du seuil de faible revenu (ISFR) et l’indice de milieu socio-économique (IMSE). L’indice du seuil de faible revenu correspond à la proportion des familles avec enfants dont le revenu est situé près ou sous le seuil de faible revenu. Les écoles de rangs 8, 9 ou 10 sont celles où se trouvent les plus fortes proportions d’élèves issus d’un milieu défavorisé.
Profil sociolinguistique de la clientèle issue de l’immigration
La région desservie par la CSMV se caractérise particulièrement par sa diversité culturelle et ethnique. Actuellement, près de 53 % des élèves fréquentant nos établissements sont issus de l’immigration. Les élèves de 1re génération (nés à l’extérieur du Canada) représentent un peu plus de 20 % d’entre eux et ceux de 2e génération (nés au Canada, mais dont au moins l’un des parents est né à l’extérieur du Canada) représentent plus de 32 %.
Les pays de naissance des élèves immigrants de 1re génération inscrits au guichet unique de la CSMV en 2017 sont variés, comme le démontre le diagramme suivant.
Des 108 langues répertoriées dans nos établissements, les langues maternelles et les langues les plus souvent parlées à la maison par les nouveaux arrivants sont l’arabe et l’espagnol. D’ailleurs, 31 % de nos élèves n’ont pas le français comme langue maternelle ou langue parlée à la maison.
Nous retrouvons nos familles immigrantes partout sur le territoire, dans toutes les villes et arrondissements. Plus de la moitié des élèves de 1re génération commencent leur scolarisation à la CSMV à l’âge de cinq à sept ans, ce qui, à terme, leur assure de meilleures chances de réussite.
Aux nouveaux élèves issus de l’immigration qui s’inscrivent au guichet unique de la CSMV, nous offrons l’un des deux types de services disponibles si cela est pertinent à la suite de l’évaluation de leurs besoins : la scolarisation en classe d’accueil ou le soutien linguistique (mesure de soutien à la francisation) lorsque le jeune est intégré en classe ordinaire.
Le tableau suivant illustre l’évolution des services offerts à cette clientèle en croissance sur notre territoire entre les années scolaires 2013-2014 et 2017-2018. Les nombres d’élèves sont suivis, entre parenthèses, du nombre de classes d’accueil ouvertes pour eux au cours de ces années.
Les élèves issus de l’immigration réussissent bien et surpassent même le taux d’obtention du DES de tous les élèves inscrits en 5e secondaire. Toutefois, il sera essentiel de suivre ce pourcentage dans les prochaines années, puisque nous accueillons de plus en plus d’élèves sous-scolarisés d’âge secondaire depuis la rentrée 2016.
Cette situation s’accompagne d’observations qui démontrent bien que le portrait de l’immigration tend à se modifier sur le territoire de la CSMV :
- Nous avons reçu davantage d’élèves ayant un statut de demandeur d’asile ou de réfugié cette année;
- Plusieurs élèves d’Afrique francophone ont besoin de la classe d’accueil pour une mise à niveau de leur compétence langagière à l’écrit et parfois même à l’oral;
- Plusieurs élèves analphabètes et allophones doivent apprendre à lire et à écrire en français alors qu’ils n’ont pas fait ces apprentissages de base dans leur propre langue maternelle;
- Plusieurs jeunes arrivés au pays à 14 ans ou plus et ayant des difficultés d’apprentissage importantes n’ont pas une vision réaliste de leur situation pour envisager la suite de leur parcours scolaire;
- De plus en plus d’élèves immigrants ont du mal à s’adapter à la charge de travail scolaire et au rythme des cours, une fois intégrés en classe ordinaire.
Profil des besoins particuliers des élèves handicapés et en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA)
Les 2 163 élèves de la CSMV reconnus et identifiés par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur comme élèves handicapés représentent 6,54 % de l’ensemble de la clientèle au secteur jeune.
Ces élèves reçoivent des services d’enseignement et des services professionnels, offerts dans les divers regroupements de classes, en fonction de leurs besoins particuliers. Le tableau qui suit décrit la répartition 2017-2018 de ces jeunes au sein des différents types de regroupements mis en place pour eux.
Par ailleurs, en plus des élèves handicapés qui nécessitent des services et du soutien appropriés à leurs besoins, il ne faut pas oublier le nombre élevé d’élèves à risque, ayant des difficultés d’adaptation ou d’apprentissage, ou faisant l’objet d’un plan d’intervention, qui requièrent aussi des ressources d’aide professionnelle et spécialisée.
Le tableau suivant présente l’évolution de ces deux clientèles réunies, les élèves handicapés et les élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage, de 2013-2014 à 2016-2017.
Organiser des services éducatifs adaptés et à la hauteur des besoins de tous nos élèves handicapés et en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage est un réel et constant défi.
Et bien que la plupart d’entre eux fassent leur passage du primaire vers le secondaire à l’âge de 12 ans, donc à un âge qui peut influencer positivement l’obtention éventuelle d’un premier diplôme ou d’une première qualification, leur réussite est un enjeu qui demeure au cœur des préoccupations du personnel éducatif et de gestion de la CSMV.
En fait, 11 % des jeunes entrés au secondaire en septembre 2016 avaient 13 ans ou plus. De ce nombre, 14 % étaient des garçons et 8,3 %, des filles. Notons que le pourcentage global a diminué à la rentrée scolaire de 2017, atteignant 9,6 %.
De plus, comme l’indique le tableau précédent, la CSMV est passée de 42,1 % d’élèves HDAA intégrés en classe ordinaire au secondaire en 2013-2014 à 61 % en 2016-2017. Nous visons à poursuivre cette tendance.